La fin de l’horreur?Lorsque les explosions solaires prirent fin, l’étoile qui nous avait toujours abreuvé de sa lumière et de sa chaleur avait perdu en intensité et en masse. Nombreux sont les chercheurs qui pensèrent alors que notre étoile allait exploser en supernova. Les politiciens se perdirent en conjectures, les uns prétendant qu’il fallait fuir la planète sans attendre, les autres, sans doute amateurs de science fiction, qu’il fallait enfuir notre civilisation au plus profond sous la surface de Leito.
L’exode vers le néant.De gigantesques vaisseaux cargo quittèrent Leito en catastrophe. Mais les gens du peuple n’y eurent pas accès. Seuls les plus nantis, les plus riches et les mieux intégrés dans la haute société, ceux qui avaient leurs entrées auprès de politiciens les plus corrompus purent fuir.
C’est alors que les explosions solaires redoublèrent de violence et que nous perdîmes tout contact avec les cargos qui tentaient vainement de quitter le système deuçankatrevin.
Ne pas disparaître.Alors, les petites gens resté sur Leito s’organisèrent comme ils purent. Et dans les nombreuses discussions qui avaient lieu sur les places publiques naquit l’idée qu’il fallait protéger les joyaux de notre culture.
Un puis de près de trois kilomètres fut creusé sous la surface de Leito, au plus profond duquel on enfuit les plus belles réalisations de notre civilisation Steampunk. Les fait de notre art, de notre science et de nos croyances étaient sauvés. En outre, dix-neuf d’entre nous, Leitosia et Leitosio, furent tirés au sort et mis en hibernation dans dix-neuf sarcophages hypothermiques programmés pour éclore seulement cinquante ans plus tard.
C’est là que je sombré dans un sommeil sans rêve et que je perdis contact avec l’histoire, avec les miens, avec ma civilisation.
Réveil glacial.Il a fallu quatre-vingt sept années pour que l’ordinateur central se décide à nous réveiller... Et quand je sorti de ce long coma, je constaté avec stupeur que j’étais seul.
La mémoire de l’ordinateur renfermait un journal tenu par les gens du peuple restés à la surface. C’est ainsi que j'appris que rapidement, la suractivité solaire avait pris fin. Et que la menace que notre étoile explose en supernova avait été écarté par les scientifiques qui étaient restés au sol. Par contre, les irruptions solaires avait fait perdre une masse considérable à notre étoile. Si bien que l’attraction stellaire avait diminué et que progressivement, notre planète Leito était allé se placé sur une orbite plus lointaine. Rapidement, la température extérieur avait chuté et notre planète bleue devint une planète blanche. La surface fut recouverte d’une épaisse couche de glace. Et le peuple, qui n’était pas préparé à un tel refroidissement fut décimé par le froid et des attaques virales inouïes.
Le journal de surface s’était arrêté dix-sept années avant mon réveil et je craignais le pire. Ce n’étaient pas mes compétences d’astrophysicien qui me prédisposaient à réparer un ascenseur hydraulique dont les pistons à eau avaient certainement dû s’éventrer par la force du gel... Quatorze mois ont été nécessaire pour que je trouve le moyen de sortir de mon trou.
Un nouveau monde.En surface, tout n’avais pas disparu. Les villes tenaient debout, mais elles étaient vides. Rongée par la glace, fouettée par les tempêtes de neige. Et les quelques poignées de survivants s’étaient organisés en société archaïque dans des cavernes de glace, trouant la banquise pour chasser les animaux marins au harpon. Ils n’avaient rien oubliés des technologies du passé, les sages, comme ils les appelaient, continuaient à enseigner les théories les plus avancées de mon époque. Cependant, leur mode de vie ne laissait place à aucune application pratique de ces savoir devenus ancestraux. Pourtant, notre étoile ayant épuisé sa colère, il était temps de rebâtir notre civilisation... Et pour cela, nous ne pouvions plus nous passer de trouver les ressources nécessaires dans d’autres systèmes. L’astrophysique devait revenir au goût du jour. Nous avons passer des mois à extraire les vaisseaux de la glace, à extraire le peu de deutérium disponible à notre faible technologie renaissante... Et des années ont été nécessaires pour que le peuple, sous la direction de ma mémoire de la pratique des choses, s’approprie à nouveau les gestes de l’exploitation des sols et des sources. La captation de l’énergie solaire, beaucoup plus rare que par le passé, était l’enjeu de toutes nos recherches. Le stockage de l’énergie nécessaire à arracher nos vaisseaux d’une planète devenue plus lourde représentait un obstacle que nous avons eu bien des difficultés à surmonté.
Vogue la galère.Jusqu’au jour où nous avons pu, enfin, faire décoller mon vieil astronef. De fière allure steampunk, “Le MétrOnome” voguait à nouveau dans l’obscurité profonde du néant interstellaire.
Mais nous étions pauvres, et nous ne partions qu’avec le cristal nécessaire pour acheter le deutérium du trajet retour...
Notre but était pourtant bien au-delà de nos moyens. Nous devions trouver un transporteur opérationnel, le remplir de ressources et le ramener sans encombre au sol de Leito. La tâche semblait insurmontable tant Le MétrOnome, de fière allure cependant, était mal équipé en armes et faisait figure d’antiquité dans cet univers en évolution rapide. Ainsi nous avons erré, de planètes en planètes, de systèmes en systèmes. La colonisation de l’univers allait bon train, là où nous peinions à développer de nouveau nos technologies anciennes. Nous avons observé, pris note des avancées scientifiques, appris leur utilité, leur complexité... Mais nous n’y avions pas accès.
Rencontre inattendue.Quand nous nous posâmes sur la petite planète Leïta, à près de cent systèmes de chez nous, nous fûmes intrigués par la proximité de son climat avec celui que nous connaissions jadis, par la proximité de sa civilisation avec celle qui fut la nôtre, jusqu’à sa langues, jusqu’à ses meurs. Mais nous n’avions plus le carburant nécessaire pour rejoindre Leito. Et le désespoir guettait mon équipage.
C’est alors qu’un soir, cuvant une bouteille de pastisidéral dans la sombre taverne des amiraux de Leïta, je tombé nez à nez avec Manutamine, Alias Cuvée des Trolls, Impératrice anarcho-punk et déjantée d’un empire naissant et prospère. Après m’avoir dévisagé longuement autant qu’elle lorgnait sur ma bouteille, je lui tendis un verre qu’elle goba d’un trait avant de me lancer “c’est à toi l’antiquité qui mouille à l’ancien astroport?”. “Ouaip” dis-je, “j’avais pas les moyens de l'amarrer dans votre truc moderne, là.” Et nous vidâmes la bouteille. Et nous vidâmes toutes les bouteilles.
Générosité bien ordonnée commence par sois-même...Onze semaines Leïtasienne plus tard, je faisais route vers Leito, Le MétrOnome, rafistolé, augmenté technologiquement, mais toujours d’une aussi fière allure staempunk, était flanqué de six transporteurs géants, que Manutamine désignait modestement “grands transporteurs” ou “gt”. Le culte de l’euphémisme sans doute. Ses gt débordaient de ressources à destination du peuple de ma planètes, d’équipes de recherches et d’ingénieurs en tous genres.
Nous fûmes accueillis triomphalement par le peuple de Leito, devenu, par la force des choses, “mon peuple”. Je n’était pas prêt, mais j’exerçais mon rôle de Leitosiocrate avec humour et détachement, ce qui convenait au peuple qui, depuis la crise planétaire, cultivait l’autodérision et l’art de l’absurde.
Les équipes venues de Leïta découvrirent rapidement l’incroyable richesse en deutérium de Leito. Car en effet, Leito, sous l’effet de la diminution de la masse de son étoile, s’était écartée de cette dernière de près d’une fois et demi son orbite initiale. Ce qui plaça la planète dans un environnement climatique et gravitationnel propice à l’association d’un proton avec un neutron. Leito, s’était mis à produire du deutérium naturel en grande quantité. Et le deutérium était sans doute la ressource la plus prisée de l’univers.
La probabilité que Leito soit une source de deutérium intéressante, sinon intarissable, n’avais pas échappé à Manutamine, la garce, qui avait attentivement écoutée l’histoire de ma planète contée, naïvement, par mes soins...
Naissance d’une alliance, dissolution, intégration.Partager l’humour, la table, la boisson, les ressources et bien d’autres choses était le meilleurs des terreaux pour fonder une nouvelle alliance, TGESSS, qui allait mettre un coup d’accélérateur décisif à la prospérité de deux civilisations sœurs.
L’accélération fut si rapide, si intense, que nous nous mîmes à coloniser des planètes inexplorées, les unes à la suite des autres. L’insatiabilité de nos chercheurs, de nos ingénieurs et de nos ouvriers, nous ont vite mis devant cette évidence : la vie de mineur et de deutier n’était plus faite pour nous, nos technologies avançaient trop vite. C’est ainsi que nous nous sommes laissé dépasser par notre soif et par l’agressivité de nos déplacements. Devenus mineurs agressifs, notre alliance devenait même trop fragile et notre profil s’approcha progressivement de celui de raideur. Et c’est ainsi, au détour des rencontres et de quelques batailles évitées de justesse, que nous avons décidé de dissoudre TGESSS et d’entrer dans cette nouvelle alliance qui est maintenant la nôtre autant que la vôtre.
L'essentiel est dit mais la suite s'écrira...